Chapitre 2 du "Film de ma descente aux enfers..;"


Tout était fin prêt pour le grand saut. Le Prof de français avait programmé une évaluation le mercredi de 10 heures à midi. Et comme je maîtrise bien la langue de Molière et la méthodologie de commentaire, il me faudra moins d'une heure pour traiter le sujet, aussi complexe soit-il. Et entre 11 heures et midi, je pourrais retrouver Yannick chez un de ses amis pour enfin connaître ce que c'est que le vrai plaisir charnel.

Tout se passa comme prévu. Je fus très à l'aise pour expliquer dans ma copie ce qu'à voulu mettre en exergue l'écrivain français Victor Hugo dans les deux premiers vers de son célèbre poème : "Ce siècle avait deux ans"...
Quand je suis sortie de la salle de classe pour, soi-disant, rentrer chez moi, il manquait aux 11 heures de cette fameuse journée, sept minutes pour être célèbre. Je me dirigeai alors avec excitation à l'endroit convenu. Cet endroit où pour la première fois, j'allais goûter à la saveur d'un homme. Yannick m'attendais déjà sur place. Il était là, toujours aussi beau et aussi craquant, devant l'immeuble où se trouvait l'appartement de son ami. Une bise sur chacune de mes joues et nous arpentâmes les escaliers comme deux aventuriers en quête du Graal. C'est bête, mais quand je me remémore cette partie de ma vie, je me dis que cet instant de bonheur vaut sans doute l'immonde peine que je suis en train de vivre actuellement.
Bref, Yannick prit tout son temps. Des caresses tendres aux longs baisers. Je montais les étages de la jouissance un à un, découvrais les différentes étapes du flirt. Dès fois, je n'en pouvais plus. je croyais que j'allais étouffer de plaisir. Je gémissais, chuchotais des mots dont je ne me rappelle même plus, hurlais par moment... Je finis par comprendre que l'enveloppe corporelle humaine n'était pas conçue pour subir un certain degré de plaisir...
Il me parut un instant que le temps s'était arrêté ou que les minutes duraient plus de soixante secondes. Pendant que Yannick me faisait découvrir les régions du Nirvana, mes yeux croisaient parfois le pendule accroché en haut du mur qui était en face de moi. Les plaisirs terrestres sont certes éphémères, mais ceux des sens ont le don de ralentir le temps.
Après près d'une vingtaine de minutes de flirt très poussé où Yannick a pu explorer toutes les parties de mon corps, j'étais carrément dépassée. Mon âme était tellement chargée d'ondes électriques que la moindre caresse était perçue par mon sens du toucher comme un électrochoc. Je suppliai Yannick de passer à l'acte. Et il s'exécuta dans la minute qui suit. J'avais mal, mais en même temps je ressentais quelque chose d'unique...

A 11 heures 45 minutes, nous étions tous les deux exténués. J'avais de plus en plus mal et Yannick tentait de me rassurer en indiquant qu'il n'y avait rien de grave et que c'était l'effet de "la première fois". Je me suis demandée en silence combien de filles ce type avait-il dévirginisé.
Pas une seule fois, dans cet appartement, nous n'avons évoqué le nom de ma grande soeur Anna. Encore moins la nature de notre relation. Il semblait évident à nos yeux que tout n'était basé que sur une pulsion, une force physique ayant entraîné des besoins qui ne pouvaient pas ne pas être assouvis.

Ce jour-là, quand je suis rentrée chez moi, les traces de mon escapade matinale étaient perceptibles. Mais je me suis précipitais dans notre chambre pour ne pas éveiller les soupçons de mes parents. J'ai trouvé Anna sur le lit en train de bouquiner. Elle a jeté un regard suspicieux et très profond sur moi avant de s'inquiéter : "Qu'est-ce qui t'est arrivée petite soeur ? T'es toute bizarre là ? On dirait que tu reviens d'un très long voyage ?"
"C'est rien. Je suis simplement un peu fatiguée par mes maux de ventre, c'est tout", rétorquai-je sans convaincre.
En effet, j'avais les habits froissés, les cheveux un peu confus et le visage démaquillé. Je suis entrée sous la douche pour en ressortir une heure après. J'ai pris des analgésiques pour calmer la douleur que je ressentais au bas ventre et me suis endormie. Heureusement, l'après-midi, j'avais pas cours...

Le lendemain matin, la douleur disparaissait petit à petit. Désormais, l'innocence était derrière moi et j'étais consciente que plus rien ne serait comme avant. Mais je ne m'attendais certainement pas à vivre d'aussi pires moment que ceux que je vais partager avec vous...

A suivre...

Par Autrui