Douloureuse confidence : Comment je suis tombée amoureuse et enceinte de mon propre frère... (Partie 1)

Je m'appelle Thérèse et j'ai 23 ans. J'ai pleuré, j'ai souffert et je continue de souffrir énormément après ce qui m'est arrivé, j'ai même été sauvée de justesse après une tentative de suicide. Aujourd'hui, j'essaie, avec vous chers lecteurs de ce blog, une forme de thérapie qui m'a été conseillée par une amie qui a elle aussi vécu une situation dramatique. J'ai décidé de coucher mon mal sur cette page pour en vider une partie. Je serai peut-être moins affligée si comme l'a si bien écrit une auteure sénégalaise, "la confidence noie la douleur".

J'ai grandi à Tivaouane ( à près de 130 kms de Dakar) auprès de ma tante Marthe. Ma mère a quitté ce bas-monde trois ans après ma naissance. Une maladie qu'elle a traînée pendant deux ans l'aurait emporté, selon les dires. A l'époque, je ne pouvais pas vraiment mesurer une telle perte. Mais ma tante, qui était sa grande soeur, s'est débrouillée du mieux qu'elle pouvait pour me transmettre tout l'amour dont avait besoin un enfant de mon âge. Elle se débrouillait toujours pour que je ne manque de rien et en grandissant, je l'ai toujours considérée comme ma propre mère.

En réalité, c'est à Diassap que je suis née, un village Sérère situé à la sortie de la ville de Thiès. Mon baptême avait provoqué une sorte de séisme entre mes grands-parents. Mon père, qui est musulman, a rencontré ma mère à Darou Khoudoss où il logeait. C'était un employé d'une des entreprises auxquelles les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) sous-traitaient certains travaux dans cette vaste usine. Il s'appelle Thierno Ly et fait partie d'une grande famille religieuse domiciliée dans le Fouta. Mes deux parents, issus chacun d'une famille très ancrée dans leurs croyances religieuses, ne savaient pas à l'époque que leur idylle allait engendrer un drame dont je serais le centre. Ma mère était folle amoureuse de son amant musulman et n'hésitait pas à trouver un prétexte pour aller le retrouver à Darou. Quant à mon père, il avait tout dit à ma mère sauf qu'il était déjà marié et père de deux enfants qui vivaient avec leur mère dans son village natal. Quand ma mère est tombée enceinte de lui, il ne pouvait pas continuer à cacher cette information à ses parents. Parce qu'il était lui aussi très amoureux de ma maman. Il fit connaître à ses parents son intention d'épouser maman après sa maternité. Mais il était hors de question pour ses parents de valider une telle décision si ma mère ne se convertissait pas à l'Islam. Maman était prête à mettre son amour pour papa au-dessus de ses convictions religieuses, elle qui, selon ma tante qui raconte les faits, n'a jamais manqué une messe du dimanche.

Vous imaginez donc l'ambiance très tendue le jour du baptême quand mes grands-parents Toucouleurs venus du Fouta ont annoncé la volonté de ma mère de se convertir à l'Islam pour se marier avec mon père. Le curé du village prît en aparte mes grands-parents Sérères et des conciliabules à n'en plus finir, se terminèrent par la résolution de mon grand-père maternel à mettre un terme à la cérémonie en refusant catégoriquement que sa petite-fille soit même baptisée aux rites de l'Islam. Un brouhaha s'en suivit et de nature très fière, mes grands-parents Toucouleurs prirent la décision de quitter la cérémonie. Ils enjoignirent ensuite leur fils de ne plus jamais remettre les pieds dans ce village et de ne plus jamais chercher à rencontrer ma mère.

Je fus donc baptisée à l'église au prénom de Thèrèse, mon arrière-grand-mère, qui à l'époque vivait toujours. Quant à ma mère, elle fut obligée par mes grands-parents d'épouser un de ses cousins, au risque d'être bannie par sa propre famille et par tout un village. Alors elle a décidé de s'enfuir...


A suivre...

Par Autrui