Mon mari, mon amour, mon drame : L'insoutenable confession d'une femme battue

Quand j'ai connu Doudou, il était ingénieur dans une grande boîte du pays. A l'époque, j'étais une star très médiatisée et ma beauté avait fait le tour du monde après mon élection de Miss. J'étais courue par les plus grandes autorités de ce pays, les stars du showbiz et même celles du football. Mais je n'avais d'yeux que pour mon petit ingénieur. Je l'aimais à la folie et ne voyais point les ponts d'or qui se dressaient devant moi. L'amour est véritablement aveugle et résolument sourd. Tout le bruit qui se faisait autour de ma personne et toutes les richesses que me promettaient mes prétendants de classe s'affalaient sur la solidité de mon amour pour Doudou.

L'on me disait par-ci que cet homme n'était pas capable d'entretenir une si belle fille comme moi durant toute la vie, oubliant le caractère éphémère de la beauté. Et par-là, mes parents issus d'un milieu modeste, voyaient dans mon nouveau statut et ma beauté légendaire, un bon argument pour me vendre au plus offrant des prétendants qui se succédaient chez moi comme des hommes d'affaires et investisseurs au cabinet d'un président de la République. C'était pour eux, le moment où jamais de quitter cette échelle sociale qu'ils ont subie tout le long de leur existence. Chaque prétendant entrait chez moi avec une prestigieuse étiquette qui allait de Directeur de société à ministre de la République en passant par footballeur international..., et ne repartait jamais sans laisser à mon père ou à ma mère un cadeau en gage de bonne foi. Si ce n'était pas des liasses de billets de banque, c'était des billets pour se rendre à la Mecque ou des bons d'achat dans un supermarché. La concurrence était rude et chacun de ces hommes voulait mettre mes parents dans sa poche. Moi, le but convoité, j'étais presque exclue des négociations. Il pouvait arriver qu'une personnalité arrive chez moi avec toute une délégation de griots et d'amis, fasse tout un tintamarre et dépense des millions sans que je ne sois sur place. Les choses commençaient à dépasser ceux qui se chargeaient de réceptionner mes valeureux prétendants.

Doudou avait eu écho de tout ce qui se passait chez moi. Il m'aimait tellement qu'il ne pouvait pas supporter l'idée que je sois courtisée par un autre homme. Et quand il a su que ses concurrents n'étaient pas de simples coureurs de jupons, il a changé d'attitude à mon égard. Il est devenu un amant tellement jaloux qu'il n'hésitait pas à payer des gosses du quartier pour crever les pneus des autorités qui venaient chez moi ou jeter des excréments sur leurs jolies bagnoles.
Moi, j'éprouvais un immense plaisir de le voir très jaloux et se démener pour mener la vie dure à ses hommes. Quand je lui demandais s'il avait quelque chose à voir avec un incident en rapport avec une autorité qui était venue me voir, il niait tout en bloc. Mais ma petite enquête dans le coin me permettait de savoir l'instigateur des faits. J'étais ravie qu'il éprouve autant d'amour pour moi et lui suffoquait de ne pouvoir rivaliser en terme de finances avec ces hommes. Quand il n'arrivait pas à me joindre au téléphone, il devenait fou et s'imaginait des trucs. Un jour on s'est disputé et la violence des échanges verbaux a abouti sur une grosse gifle sur ma joue gauche. Je suis alors partie de chez lui en lui jurant de ne jamais y remettre les pieds. Il a fait des pieds et des mains pour reprendre contact avec moi en envoyant ses amis les plus proches ou même en venant chanter le titre "Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerais" de Francis Cabrel à une heure insoupçonnée de la nuit sous la fenêtre de ma chambre.
J'ai résisté deux semaines avant d'accepter de le rencontrer dans une terrasse d'un célèbre Café de la capitale. Il a promis de ne plus jamais lever la main sur moi et m'a annoncé en même temps sa décision d'envoyer ses parents auprès des miens pour demander officiellement ma main.

Une scène surréaliste s'est produit quand la délégation conduite par le père de Doudou est venue chez moi pour parler de notre mariage. Je ne sais pas comment cela a pu arriver, mais une deuxième délégation est venue au même moment, envoyée par le PDG d'une très grande entreprise du pays et qui était passé plusieurs fois chez moi pour me déclarer sa flamme. Là où le père de mon amant était venu discuter simplement des termes du mariage, l'autre délégation est s'est présentée avec un nombre incalculable de présents en guise de premier cadeau. Un tohu-bohu et des conciliabules à n'en plus finir finit par irriter les parents de Doudou. Des membres des deux délégations en sont même venus aux mains après quelques tracts lancés par les thuriféraires du PDG.

Après cet épisode, Doudou était hors de lui. Il était inconsolable après cet affront que venait de subir son père chez moi. Dès cet instant, il n'était plus cet ingénieur brillant et sensé qui savait décrypter les schémas les plus complexes. Il était devenu une bête blessée et qui sentait sa proie lui filer entre les griffes au profit d'un ténor de la jungle. Il savait qu'il n'avait pas la force nécessaire d'engager un combat frontal contre son adversaire. Il a alors décidé de le contourner pour mettre la main le premier sur la proie qu'ils avaient tous les deux en commun : moi.
Il m'a appelé, trois jours après, pour jouer la victime résignée. Il m'a dit qu'il n'avait plus la force de lutter pour notre amour, qu'il ne s'est jamais senti aussi humilié et rabaissé, que l'argent et les biens matériels l'avaient remporté sur l'amour et que son salaire d'ingénieur ne suffisait pas pour m'assurer tout le confort que me proposait ce PDG et q'u'il n'était pas assez hypocrite pour me priver, mes parents et moi, d'un tel bonheur.
Ces phrases faisaient l'effet d'un liquide acide et destructeur dans mes veines. J'étais touchée au plus profond de ma dignité de femme intègre et digne. Je lui ai alors promis qu'aucun autre homme ne me touchera si ce n'est lui. Et que s'il le désirait, il n'avait qu'à prendre ma virginité et me mettre enceinte pour endiguer le projet de mes parents et du riche prétendant qui voulait m'enrôler...

A suivre...

Par Autrui