L'incroyable histoire de Bello, le milliardaire : "Le coeur de ma femme ou l'inqualifiable sacrifice au nom de l'amour"


C'est sur ce lit d'hôpital que je tiens à partager avec vous mon histoire, qui je l'espère participera à convaincre les plus sceptiques d'entre vous de l'existence du véritable amour. Cet amour totalement désintéressé et voué à un être, uniquement.
Je me nomme Bello, j'ai 63 ans, je suis immensément riche. Ma femme n'a que 29 ans et elle vient de faire un choix qui me marquera toute la vie. Quand j'ai rencontré Fatima, elle était encore étudiante et n'avais que 22 ans. Belle, charmante, mais avec une personnalité qui ferait reculer le plus tenace des Don Juan. Malgré mon rang social et mon pouvoir, il m'a fallu la courtiser pendant six mois pour qu'elle accepte de sortir avec moi. Très éduquée, elle baisse toujours le regard quand elle s'exprime devant une personne plus âgée qu'elle. J'ai tout de suite repéré des qualités chez elle qui m'attiraient chaque jour un peu plus. Et dire qu'au début, je ne voulais que m'amuser, passer du bon temps avec cette jeune étudiante en Droit des affaires.

Après la célébration de notre mariage, Fatima a subi les attaques les plus violentes de la presse people. Les médias la caricaturaient comme la plus chanceuse de ces filles opportunistes, arrivistes, qui sont à la quête d'hommes riches comme moi. Elle avait très mal en parcourant les titres de ces grands magazines. Et quand je tentais de la rassurer, elle me répétait sans cesse, "un jour viendra où ils se rendront tous compte que ce n'est pas vrai. Que je ne t'ai pas épousé pour tes richesses ou pour ton pouvoir. Mais pour l'amour que nous avons l'un pour l'autre". Et moi, j'insistais en lui répétant : "Chérie, il ne faut pas faire attention à ces conneries qui couchés sur du simple papier".


Au bout de trois ans de mariage, les médias guettaient le premier couac de notre couple. Pendant ce temps Fatima et moi avons mis au monde une belle et mignonne petite fille. Le reflet sublime de la beauté de mon épouse. C'était l'amour parfait entre elle et moi. Fatima a décidé tout bonnement d'arrêter ses études pour se consacrer à sa fille et à son mari. Les langues bien pendues ont encore interprété sa décision de manière très inélégante. Disant que de toute manière, elle n'avait plus besoin d'étudier puisqu'elle avait tout ce dont elle avait besoin en terme de biens. Deux ans après notre premier enfant, Fatima a encore mis au monde un garçon. Là encore, la presse ne l'a pas épargnée. Les journaux peoples titraient : "L'Héritier de la Fortune de Bello est né", "Fatima a mis au monde le successeur de Bello"...
Malheureusement, notre garçon n'a pas survécu au sarcasme médiatique dont sa mère était victime. Il décéda cinq moi après être venu au monde. J'ai été très touché par la perte de notre fils. Et c'est mon épouse qui me consolait à chaque fois que je craquait. "Il faut avoir la foi chéri. Quand Dieu te retire une chose, Il garde toujours le meilleur pour la suite...", disait-elle.

Au bout de notre sixième année de mariage, je suis tombé sérieusement malade. Mes problèmes de coeur on resurgi et ont frappé très fort cette fois. Les médecins ont tout tenté pour me remettre sur pied. Mais mon organe cardiaque était quasiment détérioré. Il me fallait un nouveau coeur dans les plus brefs délais et la procédure pour trouver un organe disponible était longue. Soit on trouvait un coeur dans les 48 heures, soit je mourais là sur ce lit d'hôpital. Fatima ne pouvait pas supporter l'idée de me perdre. Elle allait et venait comme une folle. Elle faisait jouer tous mes contacts pour accélérer la procédure d'acquisition d'organe. Mais rien. Les heures filaient et je me rapprochais de plus en plus de l'autre monde. C'est à 24 heures de l'échéance finale que Fatima appela le médecin-chef dans un bureau de l'hôpital pour lui proposer d'enlever son coeur pour me faire la transplantation. Celui-ci refusa catégoriquement bien sûr.

- Et si je venais à mourir, est-ce que mon coeur reviendrait à mon mari ?
- Si vous le lui léguez, oui...
Fatima sortit du bureau du Docteur et alla se donner la mort après avoir rédigé une courte lettre pour expliquer son geste :
"Mon cher mari, toi, tu sauras mieux que quiconque s'occuper de notre fille et de ta fortune. Je ne connais plus grand-chose  aux affaires. Tu as tout fait pour moi. Tu m'as donné un foyer, de la sécurité, une fille et tellement de bonheur. Tu as été le premier homme et le seul dans ma vie. Si je te laisse mourir sur ce lit d'hôpital sans rien faire, je ne serais jamais tranquille avec ma conscience. Et puis, je ne mourrais pas complètement puisque tu seras désormais condamné à vivre avec mon coeur. Prends soin d'elle. Dans ma religion, ceux qui se suicident n'ont pas droit au paradis du Seigneur. Mais saches que le Seigneur est au dessus de toute loi et Sa Miséricorde n'a pas de bornes. Et je crois à Sa Miséricorde. Adieu mon amour et souhaite moi un bon séjour dans ta poitrine..."

Quand je me suis réveillé, je l'ai appelé et imploré. J'ai crié son nom, mais elle n'apparaissait nulle part dans ce monde désormais triste. Le médecin a emmené ma fille dans la chambre avant de m'expliquer en détails ce que sa mère avait fait. "Elle a sacrifié sa vie pour toi et pour elle... Alors sois à la hauteur de ce geste inqualifiable".
Ai-je vraiment perdu Fatima ? Oui, sa présence à mes côtés me manque. Rien ne pourra remplacer son sourire, son parfum, son haleine... Pas même son coeur qui continue de battre en moi.

Par Autrui