La très folle histoire de Birame : Le riche homme qui a perdu 100 millions dans son mariage avec une Djinn


Plus on est riche, plus notre appât du gain augmente considérablement et parfois même de manière déraisonnable. Un riche entrepreneur sénégalais du nom de Birame a cru qu'il pouvait facilement multiplier les millions qu'il gagnés en plusieurs années de travail, de peines et de sacrifices, par un petit tour de mystique qui l'a emmené à se marier avec une femme Djinn.
Par le biais de L'Observateur, les faits de cette très folle histoire sont racontés dans les moindres détails.
Il y a douze mois, une traque a été lancée pour retrouver une bande de malfaiteurs, composée d'un charlatan, de deux rabatteurs et d'une dame présentée comme une Djinn et devant convoler en justes noces avec un entrepreneur. Une rocambolesque affaire dans laquelle a été entraînée un entrepreneur du nom de Birame, propriétaire d'une agence immobilière à Keur Massar (quartier dakarois). L riche entrepreneur est arrivé essoufflé, un jour au commissariat de police de Pikine (banlieue Dakar), où il a demandé à rencontrer le commissaire Adramé. Lorsque ce dernier s'enferme avec lui dans son bureau, l'entrepreneur, qui a alors retrouvé ses esprits, s'est confié à lui. Il lui a expliqué avoir fait la connaissance d'un certain M. Diarra, il y a plusieurs mois. Un individu qu'il avait aidé à résoudre un litige foncier en lui attribuant deux terrains à Ndiass, non loin du nouvel aéroport (Aibd). Depuis, l'individu le fréquentait assez régulièrement et venait lui rendre visite à son agence immobilière, pour lui montrer sa reconnaissance. Ayant constaté que l'agence ne désemplissait pas, M. Diarra a proposé à notre entrepreneur de lui trouver un bon marabout capable, par des séries de prières, d'aumônes et de bains mystiques, de le rendre riche comme Crésus.

Les 40 millions dépensés pour l'achat de bœufs à immoler

Birane a vu dans la proposition de M. Diarra une merveilleuse opportunité pour fructifier sa fortune... sans faire suer son front. Il accepte et se fait présenter à un marabout du nom de Barro, alias Pa Diallo. Hélas, en fait de marabout, il s'agissait plutôt d'un charlatan, très versé dans les pratiques mystiques. Mais cela, Birane l'ignorait. Et après une série de bains mystiques, il a accepté de porter autour des reins des gris-gris que lui a remis le charlatan Barro. Il ne savait pas que cet arsenal mystique était fait à dessin de le rendre aussi obeissant qu'un chien face à son maître. Birane devient ainsi un objet entre les mains du maître mystique à qui il obéissait au doigt et à l'oeil. La preuve, il raconte : "Je n'étais plus moi-même, si bien que lorsqu'il ma réclamé la somme de 40 millions pour l'achat de boeufs destinés au sacrifice, je n'ai pas hésité".
Il sera plus tard conduit en pleine nuit, au bord de la mer où des voix vont s'adresser à lui dans l'obscurité : "J'ai bien entendu des voix, malgré le bruit des vagues", reconnaît notre entrepreneur, qui sur le chemin du retour, a accepté de porter à l'index de sa main gauche, une bague en métal jaune que lui a remise le charlatan. Balloté entre les forês de Mbao, Keur Massar et la plage de Thiaroye, Birame sera finalement ébloui lorsque Barro et son complice lui ont montré une chambre, la nuit, une mallette remplie de billets de banque. "Lorsqu'ils m'ont dit que cet argent pouvait me revenir si j'acceptais de remettre en guise d'offrande 35 millions Fcfa aux Djinns. Je n'ai pas hésité à vendre mes biens (Trois maisons et un terrain)"
Les deux individus n'auront par la suite aucune pitié à plumer le pauvre homme d'affaires. Et pour mieux le ferrer, l'un d'entre eux se charge chaque jour jusqu'à l'heure du rendez-vous quotidien nocturne. De ce fait, l'autre pouvait raconter à l'entrepreneur tous ses faits et gestes, dans les détails.

Les 12 millions pour la dot et les frais de mariage avec la Djinn

Le clou de cette affaire va survenir lorsqu'un troisième larron, entre dans le jeu déroulé par le charlatan. Th, accompagné d'une dame du nom de A. Ly, la présente comme une Djinn devant convoler en justes noces avec l'entrepreneur. Et pour cela, Birame, toujours sous le coup de l'envoûtement, est invité à verser une dot de plus de 8 millions et la même somme pour habiller la mariée : "Je leur ai versé la somme, après avoir vendu mes voitures et tous mes autres biens sans compter les dettes que j'ai contractées auprès de mes collègues entrepreneurs".
C'était le dernier acte de l'escroquerie, avant que le charlatan, ses deux rabatteurs et la dame, ne décident de disparaître de la circulation. Revenu de sa torpeur, Birame retrouve ses esprits et va s'en ouvrir au commissaire Adramé, qui pendant un mois, a mené maintes investigations et récolté un tas d'indices pour reconstituer le puzzle. Il réussit à localiser les malfaiteurs, qui ont commis l'imprudence de tomber dans le piège tendu par le commissaire et l'entrepreneur.
Finalement, toute la bande tombe dans le filet de la police. Le charlatan, ses deux rabatteurs ainsi que la dame ont été conduits au parquet de Dakar. Ils sont poursuivis pour les délits de d'association de malfaiteurs, escroquerie et complicité d'escroquerie portant sur plus de cent millions Fcfa.
Au Sénégal, si vous possédez une fortune durement gagnée, ne vous liez pas d'amitié avec n'importe qu'elle personne. A moins d'être quelqu'un de blindé, mystiquement parlant...