Avant toi... ou le drame amoureux de Louisa et Will


C'est l'histoire d'une jeune fille pleine de vie, mais issue d'une famille très modeste. Elle doit trouver de petits boulots ça et là, pour aider ses parents à joindre les deux bouts. Un jour elle est engagée par une riche famille pour entretenir et redonner le moral au fils unique, jeune avocat devenu tétraplégique après avoir été fauché par une moto. Elle s'appelle Louisa et le garçon Will. Il est souvent de très mauvaise humeur et cela se comprend bien, mais la fille réussit après quelques semaines à lui redonner goût à la vie. Pour la première fois depuis son terrible accident, elle réussit à l'emmener à l'opéra, en ville et maints autres endroits. Elle réussit même à le convaincre de la laisser lui raser la barbe. Louisa tombe amoureuse de Will et son sentiment était partagé par le garçon scotché sur son fauteuil roulant. Un jour, assis tous les deux dans le jardin de la grande demeure des parents de Will, le couple se met à discuter et l'avocat découvre comment sa petite amie voyait les filles de la classe bourgeoise...
C'est Will qui commence la discussion en se moquant de l'accoutrement de Louisa :


- Où avez-vous pris du goût aussi exotique ?
Quelques semaines plus tard, Louisa découvre que Will avait donné à ses parents six mois avant d'aller en Suisse pour se faire euthanasier. Il avait décidé, bien avant de faire la rencontre avec Louisa, de mettre un terme à sa vie. Il n'en pouvait plus de supporter les douleurs atroces et les infections répétées. Il n'en pouvait plus de regarder la vie se dérouler autour de lui sans pouvoir bouger le pouce. Elle était effondrée. Elle lui en voulait terriblement de vouloir l'abandonner. Elle a même poussé un coup de gueule contre lui :
Mais son amour pour Will était si fort qu'elle ne pouvait pas se permettre de refuser sa dernière volonté. Celle de la sentir à ses côtés pendant l'euthanasie. Quel terrible supplice sentimental que de trouver du plaisir à assister aux derniers instants de son amour...
Plusieurs jours après la mort de Will, une lettre parvint aux mains de Louisa. Elle disait ceci, ou plutôt lui, disait ceci :
"Clark (c'était le nom de famille de Louisa), plusieurs semaines se seront écoulées quand tu liras cette lettre. Si tu as suivi les instructions, tu seras à Paris, sur l'une de ses chaises toujours un peu bancales, sur les pavés inégaux. J'espère qu'il fait encore beau. De l'autre côté du pont à droite, tu verras l'artisan parfumeur. Tu devrais essayer leur parfum "Papillon extrême". J'ai toujours pensé qu'il t'irait bien... Il y a certaine chose que j'ai pas pu te dire parce que je savais que l'émotion t'aurait gagné et que tu ne m'aurais pas laissé finir. Alors, les voici : Quand tu entreras, Michael Lowry (le notaire et ami de Will) te donnera accès à un compte qui contient assez pour te permettre de prendre un nouveau départ. Je t'en prie, ne paniques pas. C'est pas assez pour que tu passes ta vie à ne rien faire, mais ça devrait suffire pour te libérer. Du moins, de cette petite ville qui est la nôtre. Vis avec audace Clark, repousses tes limites. Ne t'arrêtes pas ! Portes fièrement tes cols en rayures. Savoir qu'il nous reste des possibilités est un luxe. Savoir que c'est moi qui vais t'en offrir, a apaisé quelque chose en moi... Voilà, nous y sommes. Tu es gravé dans mon coeur Clark. Tu l'as été dès le jour où tu es arrivée avec ton sourire généreux et tes vêtements ridicules, avec ton humour de deuil, ton incapacité absolue à dissimuler la moindre émotion. Ne penses pas à moi trop souvent, je ne veux pas que tu sois triste. Mais vis bien ! Vis, tout simplement ! Je serai toujours là à marcher près de toi, avec tout mon amour.
Will"


- Quoi, Comment ça ?
- Ça ne peut pas venir d'ici...
- Pourquoi ça ?
- Parce que cet endroit n'est bon que pour les gens qui sont fatigués de vivre...Si la bibliothèque a un nouvel écriteau : "Prière de ne pas déranger", ça crée un événement
- (Rires...)
- Vous devriez vous sauver, aller voir le reste du monde, le séduire avec vos chaussures de farfadet...
- Noooon !!! (Rires)...J'adore ma vie ! Je suis vraiment heureuse...
- Vous ne devriez pas...
- Oooh ! Je devrais faire comme les filles que vous connaissez. Allez à Londres afin d'épouser un lope, feindre d'ignorer qu'il sautera sa secrétaire dans moins de cinq ans et parler en mal de lui dans les soirées, tout en sachant que les frais de divorce lui font trop peur, coucher avec six mois ou six semaines, l'écouter parler de tout l'amour qu'il porte à nos chers enfants, sans qu'il ne fasse le moindre effort pour s'en occuper, avoir une chevelure parfaite, mais le visage pincé à force de toujours dire le contraire de ce que je pense, et devenir maniaque depuis la thèse et vouloir m'acheter un chien ou un cheval et tomber amoureuse du prof d'équitation... voir mon mari se mettre à la course à pied à quarante ans, s'acheter une belle Harley (Davidson) et savoir qu'il entre au bureau tous les jours en regardant les jeunes hommes et en se disant qu'en bout de ligne, il s'est fait avoir. Finir par le quitter et revenir ici pour donner aux petits une enfance heureuse...
- Wooooowww !!!
- Il y avait beaucoup de femmes divorcés au Café... Désolée !

"J'ai cru que je te ferais changer d'avis...Tu es tellement égoïste. J'ai arraché mon coeur devant toi, je te l'ai offert. Et tout ce que tu trouves à dire, c'est non. Et ensuite, tu viens me demander d'assister à la chose la plus horrible qui soit (Will a demandé a Louisa de l'accompagner en Suisse pour assister à ses derniers instants sur terre). Est-ce que tu te rends compte de ce tu dis. J'aurais préféré ne jamais avoir accepté ce stupide travail. J'aurais préféré ne jamais t'avoir rencontré..." lâcha-t-elle en sanglot avant de partir.




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