Pour le meilleur et pour le sadisme (Suite et fin)


Il m'était difficile de ne pas céder à la proposition de cet homme qui, à chaque fois que je me rendais à son appartement pour le voir se comportait en parfait gentleman. Papis n'a jamais voulu pousser le flirt plus loin avec moi. Il me faisait toujours croire qu'il préférait attendre la nuit de noces qui succède d'habitude à la cérémonie religieuse du mariage. Etait-ce encore une de ses stratégies pour m'attirer dans ses filets ? Je pense sincèrement qu'il était très sérieux à l'époque. Mes parents ne voyaient pas d'inconvénients à ce que je me marie avec ce jeune cadre. Et de toute façon, il avait réussi à convaincre papa et maman de sa volonté à bien m'encadrer dans mes études supérieures...

Ainsi deux mois et demi seulement après notre première rencontre, Papis et moi, nous nous mariâmes dans la plus grande sobriété. Ses parents qui habitaient à Thiès étaient simplement venus pour discuter et ils sont repartis avec la main de leur belle-fille. En deux temps et trois mouvements, j'étais passée de Mademoiselle à Madame. Je venais juste de sortir d'un cours de Travaux Dirigés (TD) quand j'ai reçu l'appel de Papis qui m'annonçait que notre mariage venait d'être scellé chez moi. Mon coeur et mes pensées valsaient entre le bonheur et l'angoisse. Le bonheur de devoir partager le même foyer avec celui que j'aimais à la folie et l'angoisse de devoir quitter le domicile familial après 21 ans de vie commune passés aux côtés de mes parents, de mon petit frère et de ma petite soeur. Ce jour-là, j'ai pris le premier taxi pour rentrer chez moi. J'ai trouvé ma mère dans le salon avec un visage radieux. Elle m'a réappris la bonne nouvelle tout en m'invitant dans sa chambre avant même que je ne dépose mes bagages.

- "Ma fille, à partir d'aujourd'hui, tu vas ouvrir une nouvelle porte qui te mènera vers une autre vie. Cette porte, je l'ai moi-même ouverte il y a de  cela 23 ans en compagnie de ton père. Elle m'a menée à toi, à ton frère et à ta petite soeur. Je paierais tout l'or du monde pour avoir à revivre, ne serait-ce qu'une autre fois dans une autre vie, le bonheur de vous avoir à mes côtés. Aujourd'hui, je vais te donner mon secret. J'ai toujours aimé ton père et plus le temps passe, plus mon amour pour lui croît. Je l'aime quand il va bien, je l'aime encore quand il va moins bien, quand il est en colère, et je l'aime toujours, même quand il se montre insupportable. Je passe tout mon temps à chercher le moindre détail qui ferait son bonheur. Lui dire non est au dessus de mes forces. J'ai sacrifié mon bonheur pour le sien et Dieu a fait de sa joie la mienne. Ma fille, le mariage n'est pas un long fleuve rose et tranquille. Tu seras éprouvée, parfois durement au point que tu voudras tout abandonner. Mais n'oublie jamais que c'est pour le meilleur et pour le pire..."

On était dans sa chambre et pourtant, c'est elle qui s'est levée et m'a laissée là assise et méditant sur ce discours que toute maman devrait tenir à sa fille avant de la laisser embarquer dans cette entreprise Ô combien complexe. Et n'eût-été ces deux dernières phrases de maman, je ne pense pas que je resterais un jour de plus avec cet homme qui ne trouve du plaisir qu'en me torturant pendant l'acte sexuel.

Un mois après la célébration de notre mariage, j'ai emménagé dans l'appartement de mon mari sis à Mermoz. Les premiers mois furent un pur bonheur entre Papis et moi. Nous étions convenus qu'il valait mieux que je prenne la pilule pendant deux ans pour éviter de tomber enceinte avant d'obtenir ma Licence de Droit. Le matin, il m'emmenait à l'Université et continuait après à son bureau. A la pause, il passait me prendre pour aller déjeuner dans un restaurant et quand je descendais plutôt, je le précédais à la maison pour préparer un succulent dîner. Côté sexualité, nous avions des rapports normaux. J'avais déjà pratiqué le sexe avant le mariage. Je n'étais donc pas vierge et c'était loin d'être un problème pour mon mari. Seulement, lui n'était pas si connaisseur en la matière. Ce qui fait que c'est moi qui dominais souvent les ébats. Les week-end, on pouvait passer toute la journée à faire et à refaire l'amour dans tous les coins de notre vaste appart. Il jouissait la plupart du temps avant même que je ne prenne mon pied. Il ne me le disait pas, mais je savais que cette situation le gênait. Au fil du temps, il se démenait du mieux qu'il pouvait, mais il n'arrivait toujours pas à renverser la tendance. Dès fois, je simulais même un orgasme pour qu'il se sente bien, mais d'autres fois, je cachais très mal mon insatisfaction.

C'est de retour d'un de ses missions à l'étranger que Papis a commencé son comportement sadique au lit. Je ne sais pas d'où il a tiré toutes ces pratiques violentes et perverses, mais il éprouve un plaisir fou à les exercer sur mon corps. Désormais, tous nos rapports sexuels sont teintés de cris de douleur. S'il ne mord pas mes tétons, il est en train de pincer mon clitoris très fort avec ses ongles. Et pendant que je crie et que j'étouffe de douleur, lui, il jouit. On n'en a discuté. Je lui ai dit que je ne pouvais plus supporter son sadisme sexuel et qu'il nous fallait voir un spécialiste. Mais il n'a rien voulu entendre. Au bout de deux ans, quand j'ai menacé de partir, il m'a supplié et ensuite promis d'arrêter. Mais quelques mois après, il reprenait les mêmes habitudes. Et cette fois-ci avec plus de violence. J'ai alors décidé d'en parler avec ma mère. Elle n'en croyait pas à ses oreilles. Elle était très peinée de me voir dans cet état. Les signes de mes souffrances physique et mentale étaient perceptibles par tous. Maman m'a promis d'en parler avec mon père pour qu'il trouve une solution avec mon mari.

Papis refusait d'accepter qu'il était malade. Les recommandations de mon père n'y firent rien. Il refusa catégoriquement d'aller voir un spécialiste pour se faire soigner. Et après six ans de mariage sans maternité, j'ai catégoriquement refusé de le quitter, malgré l'avis de mes parents. Je souffre toujours au lit pour lui faire plaisir. Et j'ai beaucoup de mal à m'habituer à ses pratiques sexuelles sadistes. Mais c'est son bonheur qui compte avant tout... Comme ma mère m'a enseigné.

Par Autrui