(Suite et fin) - Enormissime confidence d'une condamnée : Pourquoi et comment j'exécutais mes victimes pendant l'acte sexuel

Quand ces quatre individus ont volé mon innocence, ils ont aussi emporté avec eux une grosse partie de mon humain. Je ne pouvais plus ressentir de la pitié ni éprouver de sentiment pour quelqu'un. Tout ce qui m'importait était de trouver des cibles idéales pour assouvir cette pulsion tenace qui avait fini de conquérir mon cerveau.

La disparition de Roland ne tarda pas à inquiéter l'administration du campus universitaire. Les avis de recherche sont même passés en boucle dans les différentes chaînes de télévision locales. La police avait pris le dossier en main. Mais j'avais une seule peur, c'est de ne pouvoir trouver un autre homme pour satisfaire ce besoin qui devenait de plus en plus grand. Après trois semaines de recherches sans résultats, les parents de Roland ont commencé à envisagé le pire. De mon côté, je ne pouvais plus me permettre de pêcher dans le campus. J'ai choisi de faire un petit tour en ville, un mercredi soir. Comme je n'avais pas de cours le lendemain matin, j'ai fait du auto-stop et suis tombée sur un camion gros porteur qui a bien voulu m'emmener en ville. J'ai fait le tour des bars pour trouver la cible parfaite. Un homme mi-ivre mi-sobre, dragueur et insolent. Et c'était loin d'être une denrée rare dans ce genre de milieu.


C'est après trois minutes d'intenses rapports sexuels que je lui ai tranché la gorge avec une lame bien acérée au bout d'une rue assez sombre. J'ai ensuite déplacé trois poubelles pour masquer le corps avant de m'éclipser. Le matin, vers 10 heures, j'étais de retour au campus. J'ai remis le coup deux semaines plus tard. Et trois mois après, j'en été à ma huitième victime. Et sur toutes les chaînes de télé du pays, on parlait du mystérieux tueur en série qui opérait de ville en ville.

Je ne pouvais même pas prendre une pause pour laisser passer l'orage médiatique. J'étais guidée par cette force qui gouvernait mon corps et mon esprit à laquelle je ne pouvais pas dire non. Et le plus terrible dans l'histoire, c'est que je ne regrettais pas les ignominies que je commettais. J'avais au contraire développé un réflexe de survie tel que je pouvais, après un crime, dissimuler toutes les preuves qui pouvaient mener à moi. Par exemple, je portais une paire de gants identiques à la couleur de ma paume pour ne pas laisser traîner mes empreinte digitales sur la victime ou sur les lieux de crime.


Mais comme vous le savez tous, il n'y a pas de plan ni de schémas parfait pour un criminel. On finit toujours par commettre le crime de trop, ou par laisser le petit détail qui va mettre les enquêteurs sur la bonne piste. Il en fut ainsi lors de mon dix septième crime. J'ai maladroitement laissé cet homme charmant et costaud m'embrasser sur la bouche.
Trois jours après l'annonce du nouveau crime, ma photo passait en boucle sur toutes les télévisions du pays. J'étais décrite comme une femme violente et dérangée par le viol subi à l'âge de douze ans et qui voyait dans ses victimes les quatre gars qui ont volé sa virginité. Ma psychologue  a été invitée sur bon nombre de plateaux télévisés pour éclairer les populations effrayées sur la complexité de mon cas.

Une traque fut lancée contre moi dans toute l'étendue du territoire. Mes parents étaient scandalisés. Ils n'avaient plus vu leur fille pendant des années et on leur annonce un beau jour qu'elle est l'ennemi public numéro 1.
La police n'a pas mis beaucoup de temps pour mettre la main sur moi. Un barman a signalé ma présence dans le coin et j'ai été surprise de voir toute la meute de forces de sécurité qui était venue pour arrêter une fille de 22 ans.
Mon arrestation fut un grand soulagement pour les hommes et les jeunes garçons du pays. La psychose avait fini de gagner le coeur de ces derniers et ils n'avaient plus confiance aux différentes femmes et jeunes filles du pays.
Mes parents prirent un bon avocat pour me défendre. Il plaida la démence et obtint de la Cour mon internement dans un établissement psychiatrique. Mais je devais être condamnée à perpétuité si mon état de santé mentale évoluait vers la guérison.

Cinq années après mon internement, les spécialistes qui avaient mon dossier en charge donnèrent à la justice leur aval pour mon emprisonnement. Mais dans mon dossier de santé, il y avait une mention spéciale à prendre au sérieux. J'étais contrôlée positive au Vih Sida depuis mon internement. Pour ne pas en rajouter sur mon état défectueux, ils ont préféré garder cela à mon insu. Ironie du sort, pendant que mon cerveau faisait de grands progrès, mon organisme et mon corps me lâchaient petit à petit. Je fus admise au pavillon spécial de l'hôpital de la ville ou se trouvait la prison où je devais passer le restant de mes jours. Les docteurs m'annoncèrent enfin que j'étais malade du Sida et que la maladie avait déjà gagné assez de terrain pour être soignée.

Un an après, mon avocat a pu obtenir ma mise sous résidence surveillée pour me permettre de partir tranquillement entourée de mes parents. Je suis condamnée à mourir dans moins de six mois. Et je n'ai qu'une seule satisfaction. C'est qu'au moment où je vous raconte mon histoire, j'ai récupéré la capacité de regretter tous mes crimes...

Par Autrui